Présentation: Les chroniques de l'investissement dans le logement en Ouganda

Les revenus moyens nationaux, bien que largement utilisés pour mesurer l’accessibilité financière, reflètent souvent mal la capacité d’un ménage d’investir dans le logement sur le terrain. Cela s’explique par le fait que les méthodes de calcul des revenus moyens excluent souvent les sources de revenus informelles et non déclarables. Dans un contexte africain où 60% de la main-d’œuvre non agricole existe dans le secteur informel, il est nécessaire de redresser de toute urgence la manière dont nous quantifions l’abordabilité du logement. Sur la base des niveaux de revenus officiels, seulement 4,4% de la population urbaine ougandaise dispose du pouvoir d’achat pour acheter la maison neuve la moins chère, évaluée à 20 000 USD (76 millions UGX).

Toutefois, en 2010, on estimait à 2,1 millions le nombre de personnes travaillant dans le secteur informel ougandais. Cela représentait 59% de l’emploi non agricole dans le pays et englobait un pourcentage élevé de la population ayant un revenu non déclarable. Alors que les revenus urbains moyens en Ouganda sont mesurés à 264 USD (958 320 UGX), les niveaux de revenus dans le secteur informel sont difficiles, voire impossibles, à calculer efficacement et donnent lieu à des asymétries significatives d’informations sur la manière dont l’accessibilité financière est calculée et comprise. En outre, il existe d’importantes lacunes de données dans la manière dont les ménages gagnent, épargnent et dépensent leurs revenus. Cela est principalement dû au faible niveau d’inclusion financière en termes d’accès aux services bancaires. En 2014, 17% des Ougandais âgés de 15 ans et plus avaient accès à un compte d’épargne formel, 16% à un accès à un emprunt formel et 44% à un compte bancaire. Un pourcentage important de ménages ougandais a donc recours à des instruments financiers informels pour gérer son argent et investir dans le logement. Mieux comprendre ces instruments est essentiel pour faciliter le développement et la pénétration en aval d’instruments de financement du logement.

Le CAHF s’est associé à Financial Sector Deepening Uganda (FSDU) et à Shelter and Human Settlements Alternatives : Ugandan Human Settlements Networks (SSA: UHSNET) pour mener une étude qualitative sur la manière dont les ménages à revenu faible et intermédiaire gagnent, économisent et dépensent leur argent dans le logement. L’étude examine certains des problèmes clés qui sous-tendent les processus décisionnels en matière d’investissement dans le logement des ménages à revenu faible ou moyen de la région métropolitaine de Kampala (RMK). L’étude a mobilisé les ménages au moyen d’entretiens approfondis, d’enquêtes, de discussions de groupe et du récit des «parcours» de l’investissement dans le logement pour un groupe sélectionné de ménages à revenus faibles et moyens, et a fourni des informations précieuses sur les stratégies qu’ils déploient pour générer les ressources financières nécessaires pour répondre à leurs besoins en matière de logement.

Les résultats montrent que les ménages à revenu faible ou intermédiaire tirent fortement parti de diverses sources financières informelles, notamment l’épargne des ménages, les prêts à taux réduit consentis par des amis, des groupes d’épargne et des envois de fonds de l’étranger pour répondre à leurs besoins de logement.

Un rapport de recherche complet sera disponible dans les prochaines semaines.

Veuillez accéder à une présentation du projet (disponible en Anglais) en cliquant sur le bouton ci dessous.

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