Épargne
Bien que la plupart des ménages africains financent leur logement grâce à l’épargne, l’épargne pour le logement est un domaine sous-développé d’innovation et de développement de produits. Il existe peu de recherches sur l’étendue de l’épargne, actuellement, à des fins de logement et sur son organisation par les prestataires de services et les épargnants eux-mêmes. Pour soutenir le développement du marché, le Center for Affordable Housing Finance in Africa entreprend des recherches pour comprendre comment les gens épargnent de manière formelle et informelle à travers une variété de canaux, et comment cette épargne est utilisée pour le logement. Il s’agit d’identifier les moteurs économiques nationaux et les inhibiteurs de l’épargne pour le logement et de faire des recommandations aux praticiens publics et privés pour développer des approches qui améliorent les propositions d’épargne pour le logement.
La question des ratios prêt-valeur (RPV) est un domaine clé, car les taux d’épargne formelle sont généralement faibles et les ménages fonctionnent à la limite de leur abordabilité. Des RPV élevés créent des risque pour les prêteurs, entraînent l’application de primes sur les taux d’intérêt et, en fin de compte, limitent l’accès aux prêts hypothécaires et à d’autres formes de financement du logement.
En décembre 2020, le Centre pour le financement du logement abordable en Afrique (CAHF), urbaMonde et urbaSEN ont signé un accord de partenariat qui concerne la réalisation d’une étude de cas portant sur la production collaborative de logements abordables au Sénégal et sa modélisation financière et juridique.
Ce partenariat a permis la réalisation d’une première activité qui consistait à capitaliser des expériences de mécanismes de financement citoyen pour la production de logements abordables en Afrique.
Cette courte étude – disponible en français et en anglais – documente et dissémine 10 expériences, programmes et projets de production d’habitat abordable en Afrique en focalisant notamment sur leur financement et leur montage. A l’aide d’une recherche bibliographique et d’entretiens approfondis, ce travail a permis d’analyser la capacité des projets et partenaires à s’inscrire dans la chaîne de financement publique et privée, et de mobiliser la finance dite « citoyenne » ou « communautaire ».
Cette analyse n’est pas exhaustive et de nombreux autres projets auraient pu être présentés. Il a été décidé de sélectionner des mécanismes de financement citoyen qui proposent une approche similaire ou complémentaire et utile au Fonds rotatif de rénovation urbaine de la Fédération Sénégalaise des Habitant·es et qui proposent une approche partenariale et financière intéressante.
Toutes les expériences retenues ont pour point commun un financement citoyen ou communautaire auxquels s’ajoutent des financements additionnels (privés ou publics, subventions ou prêts, etc.). De nombreux projets ont été identifiés à partir de la base de données collaborative CoHabitat.io, animé par urbaMonde dans le cadre du Réseau CoHabitat, et à partir d’expériences documentées par le CAHF.
L’information recueillie provient de sources écrites (sites internet, rapport de capitalisation, documentation du CAHF, etc.) et d’entretien avec des responsables de projet des structures d’accompagnement des mécanismes de financement.
Par ailleurs, il a été choisi d’analyser et de présenter ces expériences, chacune ancrée dans un pays et un contexte local, à travers leur mécanisme de financement comme un outil permettant la production d’habitat abordable.
Cette étude préalable alimente la réflexion sur l’étude de cas portant sur la production collaborative de logements abordables au Sénégal et sa modélisation financière et juridique. De plus, une documentation approfondie du Fonds rotatif de rénovation urbaine de la Fédération Sénégalaise des Habitant·es a aussi été réalisée en français et en anglais.