Housing Finance in Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA)
Vue d'ensemble
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L’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) est une organisation régionale de huit pays ouest-africains, à savoir le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, la Guinée Bissau, le Mali, le Niger, le Sénégal et le Togo.
Du fait de la décentralisation et de la démocratisation, les villes émergent des zones rurales et les capitales sont en cours de modernisation, avec un certain nombre de projets d’infrastructure en cours. D’autres projets comprennent l’industrialisation et le transport; le logement reste une priorité, chaque État membre menant un programme de logement ambitieux. Le dynamisme économique actuel de l’union est un atout pour moderniser les secteurs de la construction et du logement de l’économie. Les réformes du secteur financier et de l’environnement des affaires contribuent également à promouvoir l’hypothèque et le marché.
Le marché du financement du logement dans l’UEMOA est sous-développé. Il existe peu de véhicules hypothécaires à long terme; ceux qui appartiennent au gouvernement. Seuls quelques pays membres ont des banques hypothécaires.
Malgré la croissance économique de l’Union, l’abordabilité reste un défi et dépend de l’environnement économique de chaque pays. La population de l’union est estimée à 110 millions d’habitants; environ 43 millions vivent dans l’extrême pauvreté et ont peu ou pas de capacité pour financer leur logement
D’autres méthodes de faire les affaires dans le pays sont encore dominées par la construction progressive, l’auto-construction et l’entrepreneuriat informel. La majeure partie de l’offre est produite par des entrepreneurs informels. Certains de la classe moyenne supérieure peuvent utiliser des développeurs gouvernementaux et privés. Dans l’ensemble, la classe moyenne et la classe moyenne vivent dans des zones résidentielles, tandis que les pauvres vivent dans des bidonvilles. Peu de données sur le stock de maisons dans l’union sont disponibles.
- Vue d’ensemble
- Accès au financement
- Faisabilité budgétaire
- Offre de logements
- Marchés immobiliers
- Politiques et réglementation
- Opportunités
- Accès aux données sur le financement du logement
- Sources supplémentaires
Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA)
Vue d’ensemble
La région de l’Afrique de l’Ouest est composée de 15 économies divisées entre pays membres et non membres de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). Les pays de l’UEMOA sont le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, la Guinée-Bissau, le Mali, le Niger, le Sénégal et le Togo. Ils partagent une même monnaie, le franc CFA, une même politique monétaire ainsi qu’une langue commune, le français. Les pays non membres de l’UEMOA sont le Cap-Vert, la Gambie, le Ghana, la Guinée, le Libéria, le Nigeria et la Sierra Leone. Les stades de développement des économies et des marchés du logement des 15 pays diffèrent. Le revenu par habitant varie entre 452 USD au Niger et 3 678 USD au Cap-Vert.[1] L’agriculture et l’industrie des services ont largement contribué au développement économique de la région qui bénéficiait d’une croissance du produit intérieur brut de 3,3 % en 2018. Dans la région, les progrès ont été freinés, entre autre, par la baisse de la production pétrolière au Nigeria et par l’épidémie d’Ebola. En outre, les problèmes de sécurité dans le nord du Nigeria ont assombri les perspectives économiques de la région entière.
Au sein de l’Afrique de l’Ouest, les tendances inflationnistes entre les pays de l’UEMOA et les autres pays divergent. En 2017, l’inflation n’était que de 0,9 % dans les pays membres de l’UEMOA alors qu’elle atteignait 11 % dans les pays hors UEMOA.[2] Dans l’ensemble, elle a contribué à ralentir la croissance dans la région. De plus, toutes les monnaies de la région se sont dépréciées au cours de la dernière décennie, ce qui a affecté l’accès financier à la propriété sur la plupart des marchés.
Dans la région, le ratio de la dette extérieure par rapport au PIB est de 23,7 % et le taux de chômage est de 5,2 %. Avec l’intégration progressive de la région et du continent grâce à la validation de la zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA), il est estimé que les indicateurs de développement s’amélioreront. Il est aussi prévu que l’investissement de ressources dans l’agriculture au Bénin augmentera la contribution de ce pays aux réserves de change pour passer de 34 % à 50 %.
Dans les pays d’Afrique de l’Ouest, des groupes terroristes sévissent et de vastes territoires du Burkina Faso et du Nigeria sont actuellement sous leur contrôle. Ce phénomène a engendré une réduction de l’investissement direct non seulement dans le logement, mais aussi dans d’autres secteurs. Quelques-uns des autres pays sont également fragiles. En effet, la Gambie, qui vient de surmonter des incertitudes politiques et qui est confrontée à une économie faible, est sensible aux chocs extérieurs.
Dans l’ensemble, l’Afrique de l’Ouest fait face à un problème de logement qui doit être résolu. Mais cette difficulté représente également une circonstance opportune pour les investisseurs locaux et internationaux.
[1]Banque africaine de développement. West Africa Economic Outlook 2019 – Macroeconomic performance and Prospects.
https://www.afdb.org/fileadmin/uploads/afdb/Documents/Publications/2019AEO/REO_2019_-_West_africa.pdf (consulté le 22 septembre 2019).
[2] Ibid.
Accès au financement
Le secteur bancaire en Afrique de l’Ouest devient de plus en plus inclusif. Les innovations mises en place vont des paiements bancaires par téléphonie mobile en Sierra Leone aux services bancaires proposés par des agents au Nigeria. Par exemple, environ 1,9 million de clients utilisent des opérations d’encaissement par téléphone mobile et un total de 94 000 clients utilisent des portefeuilles mobiles.[1] Toutefois, excepté dans des pays comme le Nigeria, le Togo[2] et le Ghana, l’accès au crédit est limité, principalement en raison de l’appétit énorme des gouvernements pour les emprunts intérieurs.
Au Nigeria, le gouvernement a intégré une stratégie délibérée d’inclusion financière dans son Plan de croissance et de relance économique (Economic Recovery Growth Plan – ERGP). Ce programme a conduit à la création d’une banque nationale de microfinance appelée Nirsal Microfinance Bank (NIRSAL). NIRSAL est une banque nationale de microfinance agréée de 5 milliards de NGN (136 276 USD) dont le plan stratégique consiste en une présence dans les 774 zones de gouvernement local du Nigeria par le biais de succursales. En outre, le lancement récent d’initiatives en matière de micro-pensions destinées aux 44,3 millions de travailleurs indépendants et non salariés actuellement exclus des prestations du secteur des pensions constitue une autre stratégie d’inclusion[3].
Une plus grande inclusion financière devrait approfondir la pénétration du crédit hypothécaire dans la région. En effet, de la Gambie à la Guinée, le niveau des prêts hypothécaires accordés est faible. En Gambie, la Home Finance Company Limited (HFC), seule institution de financement du logement proposant des prêts hypothécaires à ses clients, n’avait émis que 49 prêts hypothécaires d’une valeur de 25 355 289 GMD (510 231 USD) en décembre 2018.
Néanmoins, de nombreux gouvernements de la région ont lancé des initiatives pour faciliter l’accès au financement. Ainsi, en 2014, le gouvernement togolais a créé le Fonds national de la finance inclusive (FNFI), qui vise à fournir trois produits de crédit de base destinés aux hommes et aux femmes pauvres, mais économiquement actifs, aux agriculteurs et aux jeunes. En 2018, le portefeuille total du FNFI s’élevait à 80 millions de XOF (278 185,95 USD)[4] et comptait environ 926 000 bénéficiaires.
La Banque mondiale, la Société financière internationale (SFI) et l’Association internationale de développement (IDA) ont mis au point un financement pour la région de l’UEMOA, évalué à 2,5 millions de dollars en 2017, pour permettre de catalyser les investissements du secteur privé.[5] En outre, la Banque mondiale soutient la Caisse régionale de refinancement hypothécaire (CRRH) par le biais d’un mécanisme de réaffectation des prêts pour aider à accorder des crédits abordables à long terme à certaines institutions financières non bancaires (IFNB). Ces IFNB devraient devoir répondre à des critères d’admissibilité rigoureux fondés sur la solidité financière et une clientèle cible. L’accent est mis sur l’aide aux travailleurs non-salariés par le biais de prêts hypothécaires, de microfinancements de l’habitat (prêts à l’amélioration de l’habitat, prêts progressifs à la construction) et de prêts obtenus grâce à des moyens alternatifs de garantie. L’objectif global de ce programme est inclusif puisqu’il permet aux emprunteurs actuellement exclus d’accéder au financement officiel de l’habitat.[6]
La plupart des pays de la région déploient également leurs fonds de pension pour fournir des logements à leurs fonctionnaires à faible revenu. Au Ghana, la caisse nationale d’assurance et de sécurité sociale (Social Security and National Insurance Trust – SSNIT) travaille en partenariat avec le gouvernement et des organisations du secteur privé pour offrir un financement du logement à sa population.[7] En Gambie, la caisse de sécurité sociale et de financement de l’habitat (Social Security and Housing Finance Corporation – SSHFC) gère un fonds de financement du logement dans le cadre de ses quatre fonds obligatoires.
[1] Banque mondiale (2018). Combined Project Information Documents/Integrated Safeguards Datasheet (PID/ISDS) http://documents.worldbank.org/curated/en/311571542650741656/pdf/Project-Information-Document-Integrated-Safeguards-Data-Sheet-Sierra-Leone-Financial-Inclusion-Project-P166601.pdf (consulté le 26 août 2019). p. 77.
[2] FinMark Trust. FinScope Consumer Survey Togo 2016 Presentation. http://finmark.org.za/finscope-consumer-survey-togo-2016-presentation/(consulté le 23 septembre 2019).
[3]EFInA (nd) Nigeria’s new micro-pension scheme. https://www.efina.org.ng/wp-content/uploads/2019/05/A-Deep-Dive-on-Nigerias-New-Micro-pension-Scheme.pdf (consulté le 12 septembre 2019).
[4] TVT (2019). Bilan annuel/Secrétariat d’État chargé du Secteur informel/Finance Inclusive. 6 février 2019. http://tvt.tg/bilan-annuel-secretariat-detat-charge-du-secteur-informel-finance-inclusive/ (consulté le 25 août 2019).
[5] Spicer, M. Blended finance unlocks the keys to affordable housing across West Africa. 22 février 2019. https://blogs.worldbank.org/voices/blended-finance-unlocks-keys-affordable-housing-across-west-africa (consulté le 6 août 2019).
[6] .Arvanitis, Y (2014). Providing Efficient Banking Services in a Fragile Environment: Performance and Perspectives of the Banking Sector in Buinea-Bissau, AfDB West Africa Policy Papers.1., 2014.
[7] Social Security and National Insurance Trust. SSNIT and Ministry of Housing Collaboration.
https://www.ssnit.org.gh/resource/ssnit-and-ministries-of-works-housing-collaboration/ (consulté le 23 septembre 2019).
Faisabilité budgétaire
« La situation est particulièrement grave dans les pays de l’Union économique et monétaire ouest-africaine(UEMOA) — Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée-Bissau, Mali, Niger, Sénégal et Togo — où la demande de logements décents dépasse largement l’offre. »[1]
Cette déclaration décrit bien la situation du logement et de son financement dans les pays non membres de l’UEMOA. Le Nigeria présente un déficit de 17 millions de logements et la plupart des Nigérians ne pourraient pas se permettre un logement sans l’implication délibérée, concertée et durable du gouvernement. À Freetown, en Sierra Leone, en raison du faible niveau d’accessibilité économique, environ 50 %[2] des 1 107 569 habitants vivent dans des bidonvilles.[3] En Gambie, pour cause d’inaccessibilité croissante à la propriété, 66,4 % de la population vit dans des appartements loués dans la capitale, Banjul. Les autres centres urbains enregistrent une moyenne de 46,5 % de locataires. D’autre part, les habitants des bidonvilles représentent 34 % de la population urbaine, ce qui est souvent un indicateur de risque de maladies infectieuses, comme la tuberculose.[4] En Sierra Leone, environ 60 % des ménages sont locataires.[5]
Le nombre d’habitants des bidonvilles de la région s’est multiplié pour cause de manque d’accès au marché immobilier formel. Ils n’ont donc d’autre choix que de vivre à la périphérie des villes ou dans des bidonvilles généralement surpeuplés. À Freetown, en Sierra Leone, en moyenne 10 personnes sont entassées dans un appartement ou une maison. Dans la région, les prix des locations sont généralement exorbitants pour les citoyens à faibles et moyens revenus. Ainsi, un rapport de la Banque mondiale révèle que le loyer représente jusqu’à 33 % des dépenses des ménages.[6]
En Afrique de l’Ouest, les faibles niveaux d’accessibilité financière peuvent également être attribués à la faiblesse de l’administration et de l’enregistrement des titres fonciers. En dépit du peu de données disponibles, il est consigné que seuls 3 % de la superficie du Nigeria est enregistrée.[7] En Sierra Leone, 40 % des terrains urbains bénéficient d’un titre de propriété.[8] Si, selon la Banque mondiale, de nombreuses villes de la région ont amélioré leur indice relatif à la facilité de faire des affaires pour les permis de construire et l’enregistrement foncier, il reste encore beaucoup à faire pour remédier à l’inefficacité des processus et procédures établis par l’administration.
L’absence de titres de propriété appropriés limite la croissance de la pénétration hypothécaire dans la région. Bien qu’il soit important de mentionner que des organismes de refinancement tels que la société de refinancement hypothécaire du Nigeria (Nigeria Mortgage Refinance Company – NMRC) et la Caisse régionale de refinancement hypothécaire (CRRH-UEMOA) ont continué à contribuer à l’approfondissement du marché, le taux de croissance hypothécaire reste faible. En Guinée-Bissau, l’absence de titres adéquats est aggravée par le manque de financement à long terme.
Pour améliorer l’accessibilité financière, les gouvernements des pays, qu’ils soient membres ou non de l’UEMOA, se sont impliqués dans des interventions institutionnelles. Ainsi, la SSHFC est le principal fournisseur de logements abordables en Gambie. Son mandat est de fournir des programmes de sites fournis avec services, avec ou sans prêts de construction, pour les personnes à faibles et moyens revenus. TAF Africa Homes, l’un des principaux promoteurs immobiliers de la région impliqués dans des développements notables au Nigeria et en Gambie, vend ses maisons de bases (bungalow mitoyen offrant 2 chambres à coucher) pour un montant de 26 160 USD environ.[9]
Dans certains pays de la région, les gouvernements se sont attaqués à la question du caractère abordable du logement en mettant en place des concessions et des exonérations fiscales. En Guinée, les coûts de construction et les matériaux ainsi que les frais administratifs sont prohibitifs et peuvent représenter jusqu’à 70 % du prix d’une maison. Pour résoudre ce problème, le gouvernement guinéen a accordé des concessions et des incitations liées aux terrains, à des exonérations fiscales et à des taux d’imposition exonérés de droits sur tous les éléments de construction.[10]
[1] Spicer, M (2019). Blended finance unlocks the keys to affordable housing across West Africa. 22 février 2019. (traduit de l’anglais)
[2] Sam, B. (2016). Sierra Leone News: Freetown’s sprawling slums. Janvier 2016. Awoko Newspaper.
[3] D’après les projections du recensement de la population et de l’habitat de 2015 (2015 Population and Housing Census) de 1 055 964 habitants pour un taux de croissance de Freetown de 4,2 %.
[4] StopTB Nigeria. National Tuberculosis Conference.
http://www.stoptbnigeria.org/2019/img/Presentations/DAY%202%20SESSION%205/Roland%201.pdf (consulté le 22 septembre 2019). p. 5.
[5] Statistics Sierra Leone (2016). 2015 Population and Housing Census: Summary of Final Result.
https://www.statistics.sl/images/StatisticsSL/Documents/final-results_-2015_population_and_housing_census.pdf (consulté le 30 août 2019). p. 22.
[6] Banque mondiale (2019). Freetown Options for Growth and Resilience.
http://documents.worldbank.org/curated/en/994221549486063300/pdf/127039-REVISED-PUBLIC2-14-19-Freetown-Report-Final-web2.pdf(consulté le 22 août 2019). p. 31.
[7] Nwokoro, C.W. (2019). Effects of registration of title in Nigeria. Property Advisory Network. 17 mai.
[8] Statistics Sierra Leone (2014). Sierra Leone 2014 Labour Force Survey Report – Executive Summary. 22 septembre 2015.
- 5.
[9] TAF Africa Homes (2018). Entretien avec Bajen Nji, directeur général de TAF Africa Homes. 27 juin 2018.
[10] Agence Pour la Promotion des Investissements Privés de Guinée, Codes, Code des douanes, 2015.
https://apip.gov.gn/index.php (consulté le 3 août 2019).
Offre de logements
En Afrique de l’Ouest, la pénurie de logements est due aux variables politiques, juridiques et bureaucratiques qui entravent les offres de logements abordables provenant du gouvernement comme du secteur privé. Les grandes villes sont les plus touchées, avec une carence allant de 280 000 unités[1] à Freetown à environ 3 millions[2] à Lagos.
En 2018, le manque de logements au Ghana était estimé à 1,7 million d’unités. Par conséquent, en 2019, le gouvernement a prévu un budget d’environ 185 millions d’USD (1 milliard de GHS) pour financer des prêts hypothécaires et des projets de construction pour les personnes à faible et moyen revenus. L’objectif du gouvernement ghanéen est de livrer 85 000 logements au cours des 10 prochaines années. En Côte d’Ivoire, la pénurie de logements à Abidjan est estimée à 200 000 unités et les efforts du gouvernement se concentrent sur l’amélioration de l’efficacité de l’administration foncière. Ainsi, un titre foncier unique a été introduit pour « clarifier les transactions, réduction [sic] des coûts d’enregistrement de 9,6 % de la valeur de la propriété, réguler les loyers et minimiser les garanties locatives ».[3] En outre, le gouvernement s’est lancé dans la construction de 60 000 unités pour réduire le déficit.
Les typologies des logements dans les zones urbaines et rurales des différents pays de la région sont similaires. Par exemple, le type de maison le plus populaire au Nigeria est la maison individuelle (bungalow ou duplex). Cependant, dans les centres-villes, les maisons individuelles disparaissent rapidement en raison de la rareté des terrains urbains. Il en va de même en Sierra Leone, où les maisons individuelles sont présentes à 54 % en milieu urbain et à 68 % en milieu rural. Les appartements sont devenus prédominants dans de nombreux centres-villes de la région. Ainsi, à Freetown, ils représentent 33 % de la valeur garantie du logement.
Compte tenu de l’essor de la jeunesse et des taux d’urbanisation accrus, la demande de logements abordables dans l’ensemble de la région est constante. Ceci a conduit plusieurs gouvernements et participants du secteur privé à accélérer les réformes politiques et à créer des incitations dans le but de stimuler l’habitat. En Guinée, le gouvernement s’est pleinement engagé à donner accès à des habitations décentes et sûres.[4]
Pour couvrir son déficit, la région de l’UEMOA nécessite une offre totale de 3,5 millions[5] de logements, un gigantesque manque qui doit être comblé par la CRRH-UEMOA, qui, depuis sa création en 2012, a refinancé un portefeuille d’environ 8 000 prêts hypothécaires à travers les pays de l’UEMOA.[6]
[1]Home Leone est une organisation caritative impliquée dans la construction de logements dans les quartiers pauvres de Freetown. https://homeleone.org/ (consulté le 27 août 2019).
[2] Igbinoba, R. (2016). The State of Lagos Housing Market Real Foundation for Housing and Urban Development. Lagos, Nigeria, 2016.
[3] Affordable Housing Investment Summit (2019) .8 Countries that Need Sustainable and Affordable Housing in Africa – An Overview. 30 avril 2019. https://www.ahisummit.com/8-countries-that-need-sustainable-and-affordable-housing-in-africa/ (consulté le 23 septembre 2019). (traduit de l’anglais)
[4] GoG Com Cell (2019). Housing: Guinea has an estimated deficit of 500 000 housing units. Africazine. 12 février 2019.
[5]Cfi.co awards (2018). Caisse Régionale de Refinancement Hypothécaire (CRRH-UEMOA): Best Inclusive Mortgage Finance Impact West Africa 2018.
[6] Ibid.
Marchés immobiliers
Les marchés immobiliers de la région sont divisés entre la vente de terrains et de bâtiments. Les terres vendues sont soit divisées en parcelles par les communautés ou les familles, soit aménagées en programmes de sites fournis avec services par des promoteurs privés ou par les gouvernements. Le rapport entre les ventes de terrains et les ventes de bâtiments dans la région est en moyenne de 85 pour 15. Par exemple, au Bénin, le marché immobilier est principalement constitué de terrains, même à Cotonou. Ceci s’explique en grande partie par le fait que la plupart des gens ne peuvent pas obtenir de financement pour construire sur le terrain. Une fois les terres sécurisées, les propriétaires ont tendance à construire progressivement sur une période de huit à douze ans.[1]
Le caractère informel du marché immobilier de la région est essentiellement dû aux coûts élevés d’enregistrement des propriétés. Par conséquent, plutôt que de s’adresser aux administrations locales ou aux municipalités pour l’enregistrement des transactions, les particuliers préfèrent accepter des reçus d’achat, des accords signés et des actes ou titres non enregistrés. Au Bénin, le coût d’enregistrement est de 3,4 % de la valeur de la propriété et s’élève à 5,4 % en Guinée-Bissau et à 5,9 % au Togo. Toutefois, ces chiffres sont inférieurs à la valeur moyenne d’enregistrement d’une propriété en Afrique subsaharienne qui est de 7,6 %.
Les agences immobilières non réglementées dominent les marchés locatifs de la région. Du Nigeria au Burkina Faso, de nombreuses transactions sont effectuées par des agents immobiliers non professionnels[2], rendant les marchés locatifs chers.
En raison de la nature des marchés immobiliers, de nombreux pays d’Afrique de l’Ouest sont mal classés dans le rapport Doing Business Report 2019 de la Banque mondiale. Ainsi, le Bénin se classe au 130e[3] rang sur 190 pays pour l’enregistrement d’un bien et au 153e rang général tandis que le Togo et la Guinée occupent respectivement la 127e et la 152e places.
[1] Igbinoba, R. (2017). The State of Abuja Housing Market Report. Roland Igbinoba Real Foundation for Housing and Urban Development
[2] PM News (2019). Beware of fraudulent states agents/developers. 6 septembre 2019.
[3] Banque mondiale (2019). Doing Business 2019: Training for Reform – Economy Profile Benin. p. 20.
Politiques et réglementation
Tous les pays d’Afrique de l’Ouest ont des institutions spécialisées dans l’habitat ainsi que des lois réglementant leur fonctionnement, même si bon nombre d’entre elles sont moribondes et dysfonctionnelles, en particulier celles régissant l’offre et la demande du marché. Si la plupart des gouvernements de la région sont encore largement impliqués dans la construction directe de logements, cette situation n’est pas viable et, malgré les efforts déployés par les différents États, le secteur du logement dans la région n’est toujours pas performant.
Pour améliorer ceci, de nombreux pays continuent de procéder à des réformes de l’administration foncière et de l’habitat. Dans toute la région, les terres appartiennent en grande partie aux gouvernements. Au Nigeria, par exemple, la loi no 6 de 1978 sur l’utilisation des terres (Land Use Act – LUA)[1] continue de dicter et d’entraver les marchés fonciers. En Guinée-Bissau, l’article 2º/1 de la loi foncière (Lei Da Terra) de 1998 définit la terre comme propriété de l’État et propriété commune du peuple.[2] Il est important de souligner que ces lois n’ont pas entraîné le résultat souhaité.
Certains marchés prévoient un régime de prix de location.[3] Par exemple, au Bénin, la réglementation gouvernementale plafonne le prix des loyers annuels à 8 % du montant total de la valeur réelle de la maison, de l’appartement ou du bâtiment, tandis que le gouvernement burkinabé plafonne le prix des loyers à 7 % des coûts de construction.
[1] Nigerian Environment. Summary of the Land Use Act Decree No. 6 of 1978 in Nigeria. 26 novembre 2012.
[2] ONU-Habitat III. Country programme document Guinea Bissau 2018-202.
[3] Sossou I. (2018). Bénin-Assemblée nationale : la caution sur le loyer fixée à trois mois. 24 avril 2018. Bénin 24 TV.
Opportunités
Dans la région, les perspectives sont visibles, en particulier lorsque l’on compare le développement de ce marché à celui des pays occidentaux et asiatiques. De nombreux gouvernements offrent également des incitations à l’investissement aux promoteurs, comme des exonérations d’impôt et de droits ainsi qu’un rapatriement gratuit du produit de l’investissement.[1]
Dans l’ensemble des États d’Afrique de l’Ouest, le secteur du logement offre des possibilités, même si leur accès demeure difficile. Ces pays se transforment et se redressent rapidement pour répondre aux exigences des objectifs de développement durable des Nations Unies.
[1]Agence Pour la Promotion des Investissements Privés, Code des investissements. https://apip.gov.gn/index.php/Codes (consulté le 3 août 2019).
Accès aux données sur le financement du logement
En Afrique de l’Ouest, la collecte de données sur le financement du logement n’est pas simple. À l’exception de quelques pays, la plupart des gouvernements ne répondent pas aux appels lancés par les professionnels du secteur pour financer le coût de la recherche. Les difficultés rencontrées sont dues à la présence d’informations obsolètes sur les sites internet, au manque de formation, etc. De plus, il n’existe pas de base de données vérifiée des acteurs du secteur de l’immobilier. Les banques centrales ne sont pas en mesure de fournir des données bancaires hypothécaires régulières et actualisées sur leurs sites internet ou leurs plateformes.
Sources supplémentaires
PNUD (2018). Human Development Indices and Indicators: 2018 Statistical Update: Briefing note for countries on the 2019 Statistical Update: Gambia. http://hdr.undp.org/sites/all/themes/hdr_theme/country-notes/GMB.pdf (consulté le 30 août 2019).
Banque mondiale. Data : The Gambia. http://data.worldbank.org/country/gambiathe?view=chart (consulté le 29 août 2019).
Sites internet
Caisse régionale de refinancement hypothécaire de I’UEMOA https://www.devex.com/
Central Bank of Nigeria. https://www.cbn.gov.ng/
Federal Mortgage Bank of Nigeria. https://www.fmbn.gov.ng/
Fondation Abbé Pierre. https://www.fondation-abbe-pierre.fr/
Ghana Home Loans. https://www.ghlbank.com/
Haggai Mortgage Bank. https://haggaibank.com/
Nigerian Mortgage Refinance Company. https://nmrc.com.ng/
Pison Housing Company. https://pisonhousing.com/
West Africa Economic and Monetary Union (WAEMU). http://www.uemoa.int/en